Les chapiteaux de Saint-Parize-le-Châtel : une plongée dans l'imaginaire roman

La petite église romane de Saint-Parize-le-Châtel, dans la Nièvre – du moins ce qu’il en reste après les lourdes restaurations commises au XIXe siècle -  abrite une crypte tout à fait exceptionnelle qui suscite depuis longtemps l’émerveillement mais aussi la surprise des visiteurs. En effet, les six gros chapiteaux disposés à hauteur de regard qui la quadrillent, et deux d’entre eux notamment, qui foisonnent de détails, ne sont pas seulement remarquables par la verve savoureuse de leurs sculptures mais par la nature même de leur iconographie, assez inattendue, voire insolite par rapport à  la hiérarchisation régissant d’ordinaire  le décor assigné aux  espaces ecclésiaux. Les figures qui peuplent ces chapiteaux, d’inspiration essentiellement  mythologique empruntent peu à la thématique chrétienne et rien du tout aux récits bibliques et christiques ; quant à  leur portée symbolique, elle demeure cantonnée dans le champ aléatoire des interprétations… Pour dire les choses trivialement, on se demande ce que ce réjouissant grouillement de personnages profanes vient faire dans une crypte censée offrir parcimonieusement à la vénération des fidèles quelques reliques (parmi lesquelles, peut-être,  le sarcophage de saint Patrice, apôtre du Nivernais).  Cette apparente anomalie conduit à s’interroger sur l’iconographie médiévale qui n’en finit pas, à mille lieues  des idées reçues, de dévoiler sa complexité. Ainsi ces chapiteaux, dont l’invention et la fantaisie suffisent  à combler le regard et stimuler l’imagination, apparaissent de surcroît comme un précieux jalon pour  la compréhension de l’image romane et son anthropologie, puisque nous  devinons à Saint-Parize la personnalité d’un artiste qui a peut-être bousculé les frontières  de la tradition, tout en nous laissant entrevoir un pan de  la société de son temps et de son ouverture à un monde de mouvement, sur fond de querelles bénédictines sur l’ « opportunité » des images entre Cîteaux et Cluny.

Il m’a donc semblé que la crypte de Saint-Parize justifiait la conception d’une monographie, forcément incomplète bien qu’elle renvoie à plusieurs références,  et qui ne pourrait qu’être enrichie par des recherches ultérieures. Elle vient à temps, me semble-t-il, au moment où la municipalité de Saint-Parize, dont la commune constitue une étape d’un chemin de Compostelle, déploie de louables efforts pour faire connaître au plus grand nombre ce joyau de la sculpture romane.


L’ouvrage est paru sous ce titre : «  La crypte de Saint-Parize-le-Châtel, espace de liberté d’un sculpteur roman » et l’on peut en examiner des extraits sur le site books-google, sous le lien :


https://books.google.fr/books?id=Mu5NDAAAQBAJ&pg=PA1&lpg=PA1&dq=espace+de+libert%C3%A9+d'un+sculpteur+roman&source=bl&ots=E3pCp45waW&sig=m3DDd5uSvUOr7rGT2JwUeSGGPOE&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiwnZH59qLNAhWE2xoKHWwRALMQ6AEIKTAC#v=onepage&q=espace%20de%20libert%C3%A9%20d'un%20sculpteur%20roman&f=false

                                      Lien de l’éditeur : http://www.bod.fr/livre/albert-pinto/la-crypte-de-saint-parize-le-chatel--espace-de-liberte-dun-sculpteur-roman/9782322078110.html  

                                                                                                    

              COUPS DE PROJECTEUR DANS LA CRYPTE
(photos Albert Pinto)


 

L'acrobate

 

L'âne à la harpe

 

Le centaure

 

L'homme au chaudron

 

Le mauvais riche

 

Le sciapode

 

La sirène

**********************************

Quelques sites traitant de la crypte :

http://www.bourgogneromane.com/edifices/stparize.htm



 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire